« A l'origine, les armoiries peintes sur les boucliers servaient aux combattants à se reconnaître dans le tumulte et la confusion des champs de bataille. Aussi, les chevaliers et les familles nobles furent-ils les premiers à s'en doter, inaugurant dès le début du XIIè siècle un langage nouveau, l'héraldique. Ils furent rapidement imités par les autres catégories de la société médiévale et par les communautés religieuses ou civiles. C'est ainsi qu'à partir du XIIIè siècle, de très nombreuses villes validaient leurs actes en y apposant la marque de leur sceau armorié.
Les premières armoiries restituèrent plus ou moins fidèlement celles des seigneurs, mais le désir de s'affranchir et de se distinguer s'aiguisa et les villes adoptèrent progressivement des emblèmes héraldiques propres. D'une communauté à l'autre l'inspiration varia et l'on recourut ici à l'image du saint patron, là à la silhouette d'un monument caractéristique, ailleurs au symbole de l'activité économique dominante. Très souvent d'ailleurs, dans un esprit de concorde, on associait la nouvelle figure à l'un des éléments du blason seigneurial. Ainsi les "bonnes villes", relevant directement du roi, jouissaient-elles du privilège de rehausser leurs armoiries des fleurs de lys de la maison capétienne.
La Révolution, voyant le stigmate de l'Ancien Régime et de la féodalité, abolit les armoiries.
L'Empire, puis la Restauration et enfin la République les remirent à l'honneur, à condition de se soumettre aux lois de l'héraldique traditionnelle. » |